Le trottoir partagé

Il n'a pas fallu longtemps pour qu'un internaute nous signale un cas d'école (sans école) à propos de zone 30. Nous allons en profiter pour aborder le trottoir partagé, véritable emblème d'une agglomération encore totalement tournée vers l'automobile :


Cette superbe zone 30 est donc située rue de Hausquette à Anglet, avec sur sa gauche, le "trottoir partagé"



  • elle ne bénéficie d'aucun aménagement cohérent pour inciter au ralentissement. La voie présente au contraire un aspect routier avec rectitude, ligne médiane et piste cyclable séparée... jusqu'à la place Lamothe ; 
  • le passage piéton situé sous le panneau zone 30 fait perdre aux piétons la capacité de traverser librement sur 50 m, autorisant une fois de plus des vitesses élevées ;
  • le marquage au sol ne couvre pas la largeur totale de la voie (voir zone 30) ;
  • la présence d'une piste cyclable ne s'impose pas dans cette zone prétendument apaisée ;
  • par contre, elle entretient l'idée que la place des cyclistes est sur le trottoir et il n'en faut pas plus pour que le cycliste égaré sur la chaussée soit immédiatement klaxonné, serré, etc. ;
  • cette piste "sur le trottoir" est définie comme "Espace partagé" depuis sa création, bien que seuls les enfants de moins de 8 ans soient autorisés à circuler sur les trottoirs à l'allure du pas ;
  • le cheminement piéton "résiduel" n'est absolument pas conforme aux normes d'accessibilité définie par l'arrêté du 15 janvier 2007 ;
  • la mixité avec les cyclistes est responsable d'un important détriment pour les piétons, totalement méconnu car en partie masqué par l'absence de l'observatoire d'accidentologie piéton - cycliste réglementaire. La peur engendrée par les conflits est un motif d'exclusion avec risque majeur de dépendance chez les seniors ;
  • dans le cas présent, ces conflits piétons-cyclistes sont encore majorés par le rétrécissement lié au maintien d'un stationnement bilatéral sur voirie et par la traversée au feu en arrivant place Lamothe ;
  • par décision du maire, la piste cyclable perd la priorité normalement due aux cyclistes à chaque intersection avec pour conséquence plusieurs accidents déclarés aux zones de mauvaise visibilité ;
  • quelques mètres en amont du lieu de prise de clichés se trouve l'intersection avec la rue d'Augeron, sensée se trouver également en zone 30 et à peine un peu plus loin, mais de l'autre côté, on trouve la zone 30 de la rue Jouanetote, puis celle du Pastissé... Ce morcellement va bien entendu à l'encontre du but recherché en ne contribuant nullement au façonnage du comportement d'utilisateurs perdus dans une débauche de zones souvent sans fin. Ainsi, la zone 30 de la rue Jouanetote ne se termine jamais si l'on bifurque vers la rue de Venise... 
  • le double sens cyclable venant de la rue d'Augeron débouche dans la rue sans aucune signalisation et sans le moindre élément de protection alors que la visibilité est dégradée par le stationnement bilatéral, voire nulle en cas de bus à l'arrêt. De plus, la configuration du carrefour amène les voitures à couper les trajectoires.


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Le plan vélo annexé au plan de déplacements urbains de l'agglomération (document cadre) critiquait les espaces partagés dès 2012 :



Cette recommandation n'a pas été suivie et la politique de mixité piéton-cycliste sur trottoir se poursuit aujourd'hui, parfois sous le vocable tout aussi critiquable de voie verte.

Pour ceux qui voudraient approfondir, le CEREMA a rédigé en 2016 un rapport sur les trottoirs partagés à l'étranger (en France, ça n'existe pas !) dont les conclusions auraient méritées d'être connues de certains aménageurs (du pont Saint Esprit, notamment).

(à suivre...)




La zone 30


La zone 30 correspond à des espaces publics où l'on cherche à améliorer le confort et la sécurité de l'ensemble des usagers, dont celle des piétons, en limitant la vitesse des véhicules à 30 km/ h. Elle est définie par l'article R110-2 du Code de la route.

Les piétons sont tenus d'utiliser les trottoirs lorsqu'ils existent. Toutefois, la vitesse réduite des véhicules rend compatible la traversée des piétons dans de bonnes conditions de sécurité en tout point de la chaussée. Non seulement en l'absence de passage piétons, les piétons peuvent traverser où ils le souhaitent tout en restant vigilants (article R415-11 du Code de la route), mais surtout
"Dans les zones 30 la matérialisation des passages piéton doit rester exceptionnelle." (article 40 de l'instruction interministérielle sur la signalisation routière)
Leurs cheminements s'en trouvent donc facilités.

La définition réglementaire de la zone 30 généralise le double-sens cyclable. C'est une mesure favorable au piéton : l'expérience montre en effet que les cyclistes font rarement les détours engendrés par la présence de voirie à sens unique, parce que l’itinéraire imposé est plus long et souvent ressenti comme plus dangereux. Ils circulent alors illégalement sur les trottoirs. Le double-sens cyclable permet d'éviter cela.

La signalétique présente quelques subtilités

  • la sortie de zone est indiqué par le panneau de sortie ou par un panneau d'entrée en aire piétonne ou zone de rencontre ;
  • il est possible de marquer l'entrée de zone par la mention « ZONE 30 » sur toute la largeur de la chaussée (arrêté du 23 septembre 2015) ;
  • les marques relatives au rappel ou à l’identification des zones 30 sont constituées, en section courante du chiffre « 30 » dilaté et entouré d’une ellipse ;
  • dans les zones 30 ou les zones de rencontre, la signalisation des aménagements de sécurité est facultative (ralentisseur...).
La zone 30 correspond donc à des lieux où l’on souhaite favoriser les déplacements en modes doux, essentiels pour le développement de la vie locale, en modérant la vitesse des véhicules motorisés, par exemple par le retour à la priorité à droite.
Le Code de la route précise que son aménagement doit être cohérent avec la limite de vitesse applicable. Il doit exister un lien entre la limite de vitesse fixée sur la voie et son aménagement : la simple signalisation réglementaire n'est pas en soi suffisante pour assurer la crédibilité et l'efficacité de la zone 30. En d'autres termes, l'aménagement doit être suffisamment explicite pour signifier aux usagers qu'ils circulent dans un espace au fonctionnement spécifique, et ainsi leur faire adopter la vitesse et le comportement approprié.

Et l'AVAP conseille à ceux qui veulent de bons arguments pour discuter avec élus et techniciens la lecture de "Ville à 30" de l'association RUE DE L'AVENIR.

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En pratique, voyons les sorties d'écoles pour commencer... Jouez comme aux 7 erreurs.







Nous espérons que ce petit article aura "piqué" votre curiosité et que vous nous ferez part de vos découvertes en remplissant des fiches de signalements.

(à suivre)


L'aire piétonne



« Section ou ensemble de sections de voies en agglomération, hors routes à grande circulation, constituant une zone affectée à la circulation des piétons de façon temporaire ou permanente.

Dans cette zone, sous réserve des dispositions de l'article R. 431-9, seuls les véhicules nécessaires à la desserte interne de la zone sont autorisés à circuler à l'allure du pas et les piétons sont prioritaires sur ceux-ci. Les entrées et sorties de cette zone sont annoncées par une signalisation » (Art. R. 110-2).

« Les conducteurs de cycles peuvent circuler sur les aires piétonnes, sauf dispositions différentes prises par l'autorité investie du pouvoir de police, à la condition de conserver l'allure du pas et de ne pas occasionner de gêne aux piétons » (Art. R. 431-9).
Recommandation CERTU : "En cas de sens de circulation imposé pour les véhicules motorisés admis dans l'aire piétonne, il convient de permettre aux cyclistes de circuler dans les deux sens de circulation par une signalisation adaptée (panneau sens interdit complété du panon- ceau « sauf + logo vélo »).
Aucun véhicule n'est autorisé à y stationner; l'arrêt reste cependant possible pour les vé- hicules ayant accès à l'aire piétonne."
SOURCE : CERTU : Piétons et cyclistes : quelle cohabitation dans l'espace public ?

Dans l'agglomération, l'hétérogénéité prédomine :

1 - L'esprit de la règle est présent, mais l'affichage n'est pas conforme à l'article 11 de l'arrêté du 24 novembre 1967 relatif à la signalisation des routes et des autoroutes qui est pourtant explicite :

"L'emploi de signaux d'autres types ou modèles que ceux qui sont définis dans le présent arrêté est strictement interdit."

La ville Bayonne expose une certaine créativité : 


 quand la règle dit :


Mais aussi : 

 ou


2) Malheureusement, on peut se poser d'autres questions, quand :


la section de voie prévue par le Code devient un trottoir,

une place bordée par une rue servant essentiellement de parking...


une zone 30 ET piétonne ou pire. Nous en reparlerons !

(à suivre...)


Les "pistes cyclables" d'Anglet au 20 décembre 2018

(mise à jour du 24/12/2018)

Notre article sur les "futures" pistes cyclables d'Anglet a provoqué quelques réactions témoignant d'un certain clivage entre les pour et les contre... avec souvent pour base une certaine méconnaissance de la réglementation. 

Avant de passer en revue les composantes de cette "discorde", nous renvoyons les protagonistes au site web de la commune puis à l'enquête "baromètre des villes cyclables" réalisée par la Fédération des Usagers de la Bicyclette (FUB) en 2017.

La commune revendique au 20/12/2018 :




Le site de l'office du tourisme propose un dépliant au téléchargement dont nous reproduisons la partie carte :


Un lexique des aménagements cyclables est également fourni par Anglet.fr :




Quelques oublis ?

Le texte évoque la zone de rencontre que nous avons déjà étudiée (et non la zone 20 qui n'existe pas !)  mais nous devrons compléter l'étude des zones apaisées avec l'aire piétonne puis la zone 30.

Le rapport à la loi des "espaces partagés" et autres pratiques "sur trottoir" n'est pas évoqué.

L'autorisation faite aux cycles d'emprunter les voies de bus a également été oubliée, préfigurant peut-être l'interdiction actuelle.

Tout ceci motive l'action de l'AVAP et la nécessité d'un nouveau bilan en référence au plan vélo annexé au PDU de l'agglomération, autrement dit à la foi aux engagements politiques et aux références réglementaires.

Tout ceci s'entendant pour la commune d'Anglet comme pour le reste de l'agglomération bayonnaise, mais la carte nous fournit un plan d'analyse des aménagements que nous mèneront sous l'angle du vélo "utilitaire". Le report modal de l'automobile vers les mobilités alternatives est en effet prioritaire en matière de déplacements contraints, car seul garant d'une efficacité environnementale et sanitaire.

(À suivre...)

Les futures pistes cyclables d'Anglet

(Mise à jour du 27/12/2018)

Sud Ouest dans son édition locale du 11 décembre 2018 fait le point avec Claude Olive*

" Que peut-il se passer, notamment pour le développement des pistes cyclables ? "

La réponse commence par un bilan :

"D’ores et déjà, Anglet est la ville qui a la plus grande longueur de pistes cyclables. Et dans le cadre du chantier de la ligne 1 du Tram’bus, chaque fois que cela a été possible, des pistes ont été mises en place. Sur l’avenue de Biarritz, par exemple, le projet initial a été modifié pour intégrer de part et d’autre de grands trottoirs avec des pistes pour les vélos." * 

La suite annonce un projet :

"Nous réfléchissons, à l’échelle du syndicat des mobilités, à une aide à l’acquisition de vélos électriques. Sur le boulevard du BAB, les vélos sont interdits depuis toujours**. Je n’ai pas souhaité les y autoriser avec la limitation de la vitesse à 50 km/h car les conditions de sécurité ne sont pas réunies. Il faudra en revanche intégrer cette possibilité dans le futur aménagement de ce boulevard."

* Commentaires de l'AVAP


Les propos de Mr le Maire traduisent indiscutablement un petit glissement sémantique par rapport
  • aux déclarations de la Concertation publique de la ligne 1 du projet Tram'bus :
" Le long de l’itinéraire de chaque ligne, des trottoirs plus larges vont être aménagés de même que des bandes ou des pistes cyclables, qui s’inscrivent dans le réseau maillé du Plan Vélo de l’agglomération."   
  • aux termes de l'article L228-2 du Code de l'Environnement :
"A l'occasion des réalisations ou des rénovations des voies urbaines, à l'exception des autoroutes et voies rapides, doivent être mis au point des itinéraires cyclables pourvus d'aménagements sous forme de pistes, marquages au sol ou couloirs indépendants, en fonction des besoins et contraintes de la circulation.
L'aménagement de ces itinéraires cyclables doit tenir compte des orientations du plan de déplacements urbains, lorsqu'il existe."
Dans ces deux textes, il n'existe en effet aucune référence aux contraintes foncières évoquées par Mr le Maire, mais seulement à celles de circulation et notamment à celles définies en 2015 dans le plan vélo annexé au Plan de Déplacements Urbains de l'agglomération.

Le bilan et le projet d'aménagement présentés dans ce document constituent une base d'évaluation incontournable et surtout récente, le projet Tram'bus constituant une opportunité (mais aussi une obligation) de faire évoluer la situation.
Malheureusement, sur les deux tableaux, la réalité parait beaucoup plus sombre et l'AVAP ne peut donc adhérer au discours de Mr Olive.

La progression évoquée du linéaire de pistes cyclables n'est nullement représentative de l'efficience de ces aménagements. 
Le Plan Vélo de l'agglomération constatait que les pistes cyclables réalisées à hauteur de trottoir n'étaient pas réglementaires : les vélos étant des véhicules doivent circuler sur la chaussée (au besoin sur une voie propre), les enfants de moins de 8 ans ayant seuls le droit de circuler sur les trottoirs et seulement à la vitesse du pas.

L'AVAP le rappelle et constate que les pistes réalisées par la commune d'Anglet sont en grande partie à hauteur du trottoir sous diverses dénominations (bien sûr pistes, mais aussi espaces partagés ou voies vertes). Ce type d'aménagement, en rejetant les cyclistes sur les trottoirs, les privent le plus souvent de la priorité à laquelle ils avaient droit aux intersections et réduit la largeur des cheminements piétonniers qui ne respectent plus les exigences d'accessibilité (1,40 m de large avec des limites repérables et détectables).
L'AVAP s'autorise à rappeler que les accidents et surtout la simple peur générée par la présence des cyclistes sur les trottoirs  sont redoutables pour les piétons âgés, les amenant souvent à ne plus sortir de chez eux, ce qui est une cause majeure de dépendance.

Si on considère le projet Tram'bus, la progression attendue des aménagements le long du tracé à Anglet n'a pas eu lieu et la baisse de la sécurité sur les axes principaux traversant l'agglomération est indiscutable. Le linéaire d'aménagements aussi !

L'AVAP constate enfin le "partage un peu flou" des compétences entre le Syndicat des Mobilités (également présidé par Mr Olive et qui regroupe EPCI Pays Basque et commune de Tarnos) et les communes qui y participent. Ce flou soigneusement entretenu par ces administrations favorise un déni de responsabilité face aux mauvais choix passés et malheureusement à ces "non-réalisations" actuelles.

** Le terme "toujours" est peut être exagéré en référence à notre article sur le sujet.

Précisons enfin que les deux facteurs améliorant le plus la sécurité sont la baisse de la vitesse (automobile) et... le nombre de cyclistes.


Epidémiologie des chutes

Le casque...

Le port du casque lors de l'usage de la bicyclette sur route ou lors de la pratique sportive ne fait pas (ou peu) débat.
Il n'en est pas de même en ville, sauf pour l'enfant de moins de 12 ans chez qui son port est obligatoire depuis le 22 mars 2017.

G.Pedrono et coll. ont décrit en 2013 les chutes en fonction de leur origine, ce qui devrait simplifier les discussions, la chute (seul) représentant plus de la moitié des accidents du cycliste en ville.

(InVS 2013 - Épidémiologie descriptive des chutes prises en charge aux urgences)

Malgré les biais de recensement, ces données nous indiquent que : 
  • le vélo est en cause dans un peu moins de 6% des cas (contre 9% pour l'escalier) ;
  • la fréquence des lésions de la tête est identique si l'on compare totalité des cas, vélo et escalier, respectivement 31%, 29% et 30%.
Certains mettront donc un casque pour se risquer dans un escalier ou monter à l'échelle, d'autres pour prendre leur cheval ou leur vélo. Ou pas...

Zone de rencontre (5)

La liste des petites et grandes erreurs ne s'arrête pas là avec mention particulière à Anglet :

  • le panneau de sortie inutile rue Amédée Dufour pour entrer dans la zone 30 de la rue du 8 Mai,
  • les panneaux contradictoires en entrée (et sortie) de la zone du port de plaisance où on trouve encore et toujours une piste cyclable sur trottoir,
  • la rue de Juzan, on y rentre d'un seul côté...
  • la place du général Leclerc où le double sens cyclable tant attendu de la rue Eugène Labaste n'est toujours pas indiqué aux automobilistes. Attention !
  • la zone de rencontre limitée à la contrallée des allées Paulmy à Bayonne,
  • etc.

Juste une petite dernière pour la route... 


Le premier qui trouve l'erreur et situe l'original gagne un tour en biporteur...
(et n'oubliez pas d'indiquer votre choix pour le pont Saint Esprit)

Article R411-3-1 du code de la route
"Le périmètre des zones de rencontre et leur aménagement sont fixés par arrêté pris par l'autorité détentrice du pouvoir de police de la circulation après consultation des autorités gestionnaires de la voirie concernée et, s'il s'agit d'une section de route à grande circulation, après avis conforme du préfet.
Les règles de circulation définies à l'article R. 110-2sont rendues applicables par arrêté de l'autorité détentrice du pouvoir de police constatant l'aménagement cohérent des zones et la mise en place de la signalisation correspondante."

Zone de rencontre (4)

La zone de rencontre de la ZA Hausquette à Anglet

Une fois de plus, l'intérêt théorique de ce type de zone n'a apparemment pas été compris.

La rue des constellations

Grâce à Google street, il est possible de rappeler la fantaisie de l'aménageur qui réussit à inventer la zone de rencontre "sans voiture"... 
Rassurez-vous, l'accès représenté est le seul pour la zone . Il nait du boulevard du BAB et n'est pas accessible aux piétons et depuis très récemment (et en théorie) aux cyclistes. 


Cette voie d'accès est dangereuse

L'aspect purement "routier" du rond point et de la sortie en direction de Bayonne est évident. Il est d'ailleurs attesté par la construction d'un souterrain pour franchir la zone... à moins qu'il ne serve qu'à "fluidifier" le trafic automobile en écartant cycles et piétons.
La comparaison visuelle de la vitesse sur cette voie d'accès avec celle de la voie adjacente du boulevard ne montre pas de différence significative... (VMA <70 km/h sur le BAB).

Une sortie directe sur le BAB, sans signalisation

La dangerosité de la rue des Constellations s'étend à sa sortie : elle se bifurque au bout d'une centaine de mètres et la voie de gauche, sans aucune indication de fin de zone (panneau B53) ou autre, renvoie l'utilisateur sur un accotement aménagé du BAB, son champ de vision limité ne lui permettant pas de prévoir que cet accotement s'interrompt au bout de 300 m et qu'il sera rejeté dans un trafic à 70 km/h (voire plus).

Pas d'autre accès et..., la fameuse application "démocratique" d'Anglet vient une nouvelle fois à notre aide sur le plan didactique 



Le panneau a été corrigé depuis et on en oublierait presque que les deux sorties de la zone sur la rue de Lamouly sont en sens unique sortant, sans double sens cyclable, les vélos n'ayant donc comme accès que les cheminements piétonniers.
A l'intérieur, il y a plein de passages piétons et les trottoirs sont loin d'être tous accessibles.  ;-(

Et c'est toujours aussi dangereux ! 


(à suivre...)




Zone de rencontre (3)

Le boulevard de la Mer (Anglet)



Ce boulevard est signalisé en zone de rencontre pour la section identifiée ci-dessus. Elle comprend la chaussée avec du stationnement automobile et un trottoir au sud-est, ainsi que l'esplanade Yves Brunaud, espace de détente magique offrant une vue magnifique sur la mer. Pacifier cet espace est donc un excellent choix.

Malheureusement, le parti choisi pour les aménagements est en complète contradiction avec la définition même de la zone. Il  cumule plusieurs écarts réglementaires et génère des risques d'accidents significatifs. La liste est longue...

La signalétique de sortie (et d'entrée) est absente allée des Arroques ou promenade du Grand Large. Un échange sur Popvox est particulièrement savoureux et démonstratif de la méconnaissance du code de la route chez les utilisateurs et chez les aménageurs, entre autres...



Ces "prescriptions" de l'autorité complètent l'aspect routier de l'axe "principal" déjà insufflé par le stop sur l'allée des Arques, malgré quelques coussins berlinois.



L'esplanade, les piétons... et les cyclistes sont séparés de la chaussée par des buissons, une piste cyclable bidirectionnelle étant tracée au sol. Il existe plusieurs passages traversants débouchant en majorité sans visibilité sur la chaussée. Deux se prolongent par des passages piétons et ceux qui en sont distants de moins de 50 m (flèche) perdent donc leur priorité sur la chaussée. Le piéton ne le sait pas et ne voit rien venir du danger, les buissons étant souvent volumineux !


Cette traversée est dangereuse dans les deux sens puisque les vélos longent également les buissons de l'autre côté, sans aucune covisibilité.


Enfin, comme si la présence d'une piste cyclable en pleine zone de rencontre et sur le trottoir ne suffisait pas, les exigences d'accessibilité ne sont pas respectées avec un espace piéton parfois proche de néant (140 cm exigibles).


(à suivre)



Zone de rencontre (2)

La place Clémenceau à Biarritz

Au début de l'été 2016, sans qu'aucun aménagement particulier n'ait été réalisé, un panneau de zone de rencontre fait son apparition à l'angle de l'avenue Maréchal Foch.



Un an plus tard, sur l'application PopVox de la ville, un internaute fait remarquer le caractère incomplet de la signalisation, obtenant une réponse lapidaire :



L'internaute a raison, en l'absence de panneau de fin de zone ou d'entrée dans une zone apaisée différente (zone 30 ou aire piétonne), on peut penser que la zone s'étend au reste de la cité !

Ce n'est pas tout

La présence surprenante de 4 traversées piétonnes annule la priorité dont devraient bénéficier les piétons sur l'ensemble de la zone (règle des 50 m).
On constate également l'absence de double sens cyclable sur cette chaussée.
Et surtout, le passage en zone 30 ne changera rien puisque le double sens cyclable et la suppression des passages piétons y sont également de droit...

Et 18 mois plus tard, rien n'a changé ! Et pour compléter l'information, il existe aussi un second panneau d'entrée de zone, rue Victor Hugo à l'angle de la rue des Halles.




(à suivre)



Zone de rencontre (1)

Petite leçon en 5 pages !

(Avec un petit jeu concours pour terminer)
On voit apparaître progressivement dans l'agglomération ces panneaux

De quoi s'agit-il ?

En agglomération, les zones de rencontre cherchent à faire cohabiter de manière apaisée dans un même espace les piétons et les véhicules, mais également à permettre le développement de la vie locale. Elles existent depuis plusieurs années en Suisse et en Belgique. Le décret n° 2008-754 du 30 juillet 2008 a introduit les zones de rencontre dans le droit français.

L’essentiel à retenir sur la zone de rencontre

  • Les piétons peuvent circuler sur la chaussée et ont la priorité sur les véhicules, à l’exception du tramway ;
  • tous les véhicules peuvent y circuler (voiture, vélo, bus...), mais ceux motorisés ne peuvent excéder une vitesse de 20 km/h ; 
  • „le stationnement et l’arrêt des véhicules motorisés ne sont possibles que sur les espaces aménagés à cet effet ;
  • „le double-sens cyclable est instauré dans les voies à sens unique (sauf dispositions contraires) ;
  • pour faciliter les déplacements des personnes en situation de handicap, et notamment des personnes aveugles ou malvoyantes, des aménagements doivent être réalisés. 

"La zone de rencontre peut être constituée d’une rue, englober une place ou un ensemble de voiries urbaines. Elle peut être plus ou moins étendue. À titre d’exemple, on peut citer un ensemble de rues dans un centre-ville historique, un lieu de correspondances de transports en commun avec une affluence de piétons, une rue de lotissement..."


Que préférez-vous pour la place de la République et le pont St Esprit ?

Nous allons voir que dans l'agglo, ça n'est pas si simple... (à suivre)











Bilan carbone (20)14, commenté...

Communication ? Désinformation ? En tout cas, quelque chose ne va pas dans le plan climat énergie territoire de l'agglomération bayonnaise (PCET) lancé en 2009, puis révisé en 2014.
Ce plan, strictement dédié à la réduction des gaz à effet de serre, fournit une première évaluation de l'action publique à travers le schéma suivant :

   
L'auteur se félicite de l'action "très positive" de l'agglomération.
Malheureusement, ce commentaire nous semble tendancieux :
• les deux premières colonnes du diagramme montrent clairement une augmentation significative des émissions qui passe de 110.000 à 125.000 tonnes, soit +14% ;
• le chiffrage par habitant est un critère secondaire utilisé pour démontrer une "pseudo stabilité" ;
• la 3ème colonne du diagramme, établie selon une autre méthodologie, est utilisée de façon fallacieuse pour suggérer une diminution.
L'information est donc volontairement biaisée pour masquer l'aggravation réelle de la situation.
C'était prévisible si on se plonge dans le Plan de Déplacements Urbains (PDU). En effet, à l'heure du choix, les deux scénarios non choisis se distinguaient par une incitation majorée à la réduction des véhicules particuliers motorisés (2 et 4 roues). Les objectifs chiffrés sont résumés dans le tableau suivant par référence à la situation au fil de l'eau (sans action) :

Le scénario choisi (1) envisage au mieux une stabilisation du trafic automobile quelle que soit l'échéance et dans le texte, le projet mise essentiellement sur les progrès technologiques pour prédire une amélioration de la qualité de l'air.

E = 1/2 mv2 

La notion que la consommation d'énergie, donc de carburant avec la pollution qui en résulte, dépende du nombre de véhicules en circulation, de leur vitesse et de leur masse n'apparait pas dans les objectifs du PDU.
La loi est modeste sur le sujet mais n'en contient pas moins plusieurs orientations obligatoires pour le PDU qui ont pu êtres mal interprétées, voire oubliées comme :

La réduction du trafic automobile (point 4 des obligations)

Les chiffres du schéma parlent d'eux mêmes : tous les scénarios envisagent au mieux une stabilisation.
Le covoiturage revendiqué se limite à la seule aire officielle d'Ametzondo, impossible à atteindre en vélo. La situation de tension sur la seule aire "privée" de covoiturage à Bayonne nord est tout aussi évocatrice.

Le bus "vert" 

Le document "Chrono 1&2" du PDU de juillet 2015 prévoyait 80% de site propre (et jusqu'à 96% pour la ligne 2). Ce pourcentage constitue le principal critère d'attractivité et donc de succès pour le projet de BHNS puisqu'il conditionne la vitesse commerciale et donc les temps de trajet. Son efficacité "écologique" en dépend directement et malheureusement, les doutes qu'avait conçu l'AVAP à la lecture des quelques documents communiqués par le maître d'ouvrage ont été confirmés par l'enquête d'utilité publique. Outre son déroulement curieusement postérieur au début des travaux, cette enquête a validé une forte réduction du site propre passant à 56% pour la ligne 1 et 50% pour la ligne 2, la vitesse commerciale étant évidemment en baisse, passant de 22 à 15 km/h. La promesse du report modal s'en trouve d'autant plus compromise que les zones d'échanges (et donc de rabattement) sont peu nombreuses et le stationnement vélo pratiquement limité à la gare de Bayonne. L'enquête d'utilité publique du Tram'bus a également révélé que l'origine de l'électricité nécessaire à la recharge des batteries du bus n'était pas définie dans le programme or elle conditionne directement les possibilités de réduction de la pollution. Le rapport "Quelles filières énergétiques pour les autocars" cosigné par l'ADEME est éloquent sur le sujet, la filière n'étant d'ailleurs pas considérée comme mature en septembre 2017. Dans ces conditions, le tram'bus entraînera tout au plus un "déport" de la pollution liée à sa construction et à la production de l'énergie nécessaire à son fonctionnement. Mais peut-être était-ce le seul but recherché ?

Les voitures "vertes" 

Croire à une baisse des émissions de polluants associée à des déplacements de biens et de personnes toujours plus fréquents, plus rapides et plus lointains est une illusion :
 • l'électrification d'un véhicule automobile de luxe de plusieurs tonnes, cher à l'achat et dispendieux en maintenance, n'est jamais une bonne solution ;
 • l'utilisation "épisodique" d'un petit véhicule électrique n'est pas forcément une bonne solution non plus car il est polluant à fabriquer et le gain n'apparait qu'à la longue ;
 • les normes réglementaires s'enchaînent mais sont vite dépassées par l'évolution technologique qui permet de les contourner. Elles ne ciblent pas en effet l'ensemble du cycle de vie des moyens de transport, encore moins leur infrastructure.

Le développement des "modes doux" invoqué dans le PDU est peu visible sur le terrain :

• des trottoirs "ne sont pas accessibles", notamment à cause de la présence de pistes cyclables non réglementaires et dangereuses dénoncées par le plan vélo de l'agglomération et surtout le rapport de 2016 du CEREMA. Répondant à des demandes de l'AVAP, le CEREMA puis la Préfecture ont confirmé l'illégalité des dérogations invoquées. Malgré cela, les aménagements non réglementaires s'accumulent, dans le seul but apparent d'alimenter l'indicateur du PDU ;
• l'engagement d'une ligne cyclable traversant l'agglomération dans le plan d'action n'a pas été tenu et la situation des axes traversants de Bayonne à Biarritz se dégrade avec les travaux du BHNS et malgré l'article L228-2 du code de l'environnement ;
• l'observatoire d'accidentologie n'a pas été créé et aucune information fiable n'est disponible sur les accidents subis par piétons et cyclistes ;
• les possibilités de stationnement des cycles reste anecdotique et uniquement axé sur le loisir tout comme la signalétique qu'elle soit à destination des piétons ou des cyclistes ;
• aucune promotion réelle n'incite à la pratique des modes doux (-> actifs) que ce soit en terme sanitaire ou financier. Le coût de cette inaction est-il seulement envisagé ? L'action publique s'est limitée de fait à :
• des prêts et locations de vélos (limités géographiquement et dans le temps) ;
• l'achat de vélos à hydrogène à 7.500 € H.T. pièce, soit 150 à 200 supports de stationnement ;
• essentiellement un "partenariat déléguant" avec l'association "Atelier vélo Txirrind'ola" qui, moyennant la fourniture d'un local précaire, assure essentiellement grâce au bénévolat : récupération, réparation, prêt et vente de vélo, recyclages des matériaux, vélo-école, participation à la sécurité routière et à ses animations, promotions de toutes sortes (fêtes du vélo, rencontres de l'Heureux cyclage...), etc.

Attendons la suite qui devrait être publiée prochainement avec l'élaboration du plan climat AIR énergie territoire (PCAET)