ATTENTION : DANGER sur la RD810 (St Léon - Grand basque)

(Maj du 27 mai 2020 - ajout de balisettes jaunes en section courante, sans effet sur le risque créé par les nouvelles intersections)

(Maj du 1er juin 2020 - priorité à la piste cyclable avec correction de la signalisation verticale et ajout d'une information par panneau)

Le déploiement des aménagements provisoires de voirie pour "favoriser les modes doux" a commencé. Sans rentrer dans le débat sur leur devenir, la visite de l'aménagement réalisé sur la RD810 à la date du 21 mai 2020 révèle un gros problème de sécurité qui fait déconseiller son usage en l'état.

Il s'agit d'une bande cyclable limitée par une ligne jaune continue en section courante, pointillée aux intersections, tracée dans les deux sens de la RD 810 entre les giratoires Saint Léon et Grand Basque à Bayonne.


Il n'existe aucune signalisation ou pré-signalisation verticale associée. L'arrêté municipal n'a pas pu être consulté et aucun texte préfectoral publié en ligne n'aborde le sujet.

Les plans qui nous ont été communiqués le 15 mai dernier prévoyaient pour cette bande une largeur d'au moins 1,50 m (hors marquage), conformément à la norme définie dans la charte d'aménagement du plan vélo de l'agglomération. C'est loin d'être le cas partout, particulièrement sur les branches du giratoire Saint Léon ou rive droite - côté aval à cause de la végétation et avec les risques que l'on connait :




Il s'agit de fait d'un élargissement inconstant et variable de l'ancien accotement plutôt que d'une véritable "bande cyclable". Pour les spécialistes, les paramètres objectifs sont les suivants : VMA=50 km/h, TMJO (TV2015)=37.813 véh./jour et TMJO PL=562 véh./jour (TMJO : trafic moyen journalier). L'objectif de largeur cumulée dans un sens des 2 voies motorisées est à 5,50 m mais, l'espace "gagné" est déduit de la voie de gauche et n'a donc aucune incidence sur la vitesse pratiquée sur la voie de droite.

Ce sont surtout les bretelles d'accès et de sortie qui présentent des risques à cause de la modification des trajectoires cyclistes qui y ont été réalisées. L'exemple de l'intersection avec l'avenue du Dr Moynac est démonstratif sur cet extrait du plan communiqué par les services (la bretelle d'entrée est repérée par un ovale violet, la sortie par un carré de la même couleur) :



Ces modifications affectent considérablement la lisibilité de l'aménagement par les automobilistes : 

En sortie de l'avenue A.Grimard (ovale)

La trajectoire cycliste est déviée pour emprunter la bretelle de sortie sur une longueur d'environ 50 m avant un changement brutal de direction pour traverser la voie automobile. Ce changement de direction ne peut être anticipé par l'automobiliste habituel dont l'attention est focalisée sur la traversée piétonne qui est encore à distance. Il n'a donc aucune raison de ralentir, l'absence de la signalisation verticale et de la ligne discontinue "cédez le passage" prévue au sol sur le plan n'arrangeant rien. Il n'est pas non plus certain que cette signalisation modifierait beaucoup son comportement.


Le cycliste ne voit pas la voiture arrivant dans son dos et il s'agit à l'évidence d'une situation de tourne à gauche « inattendu » dont on connait le risque de choc par l’arrière, l'automobiliste ne disposant pas des 28 m nécessaires pour s'arrêter.


Le cycliste prudent s’arrêtera sur l’accotement, situation déjà dangereuse à l’arrêt. Elle le sera encore plus au redémarrage avec un temps de traversée souvent supérieur à celui d’un piéton... Il faut également prendre en compte la charge mentale du conducteur (téléphone...), le non respect habituel des distances de sécurité, la vitesse excessive, etc.

En entrée de l'avenue A.Grimard (carré)

L'aménagement n'est pas non plus lisible par l'automobiliste entrant qui doit croiser la bande cyclable. La voie d'entrée (et d'accélération) a en effet totalement perdu sa fonction.



Il suffit de se poster 10' sur le trottoir derrière le véhicule rouge pour se rendre compte :
  1. que le véhicule entrant n’a aucune visibilité à cause de la végétation ;
  2. que de toute façon (à cause de l'habitude ?), 9 automobilistes sur 10 s'engagent sur la voie d'accélération sans regarder et sans ralentir !
La description est similaire pour les autres entrées-sorties qui sont tout aussi illisibles pour les automobilistes. Ces situations sont connues pour être particulièrement accidentogènes en milieu urbain. En y rajoutant les limites citées en section courante et l'absence d'aménagement des deux "grands" giratoires limitant la zone, nous ne pouvons que classer cette portion de RD 810 allant de St Léon au Grand Basque comme 


NON CYCLABLE DANS LES DEUX SENS.

Tant que cette voirie n'aura pas été mise aux normes, le risque d’accident et sa gravité potentielle devront être soigneusement analysés par les cyclistes avant de s'y aventurer.

(Maj du 27 mai 2020 - ajout de balisettes jaunes en section courante, sans effet sur le risque créé par les nouvelles intersections)

(Maj du 1er juin 2020 - priorité à la piste cyclable avec correction de la signalisation verticale et ajout d'une information par panneau)

L'heure du bilan (2)

"Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil"





C'est quoi, ce plan ? Non, Monsieur le Maire et Président de l'Agglomération, l'AVAP n'a pas "collaboré" à la mise en place d'aménagements temporaires (ou pas...).

Tout simplement parce que la "concertation" n'existe pas. Les réunions, ça oui, il y en a... Mais pour faire quoi ? Pour le déconfinement du 11 mai, l'affaire s'est limitée à une visio conférence de "présentation" des "projets" qui a eu lieu le 7 mai. Et les plans ne nous sont parvenus par mail qu'une semaine plus tard, le 15 mai, jour de la publication de Sud Ouest.

Par ces temps encore électoraux, la ficelle est un peu grosse qui permet à chacun de revendiquer une action quasi décisive, alors que l'inaction est la règle.

Car au fait, que recommandaient ministre et CEREMA ? N'était-ce pas de réduire franchement la place de la voiture en allant jusqu'à supprimer une voie sur deux et non pas une sur 4 ou de grapiller quelques centimètres par ci ou par là ? Les voies de bus sont-elles soudain devenues suffisamment sécurisées pour accueillir des enfants à vélo ? Ne fallait-il pas penser aux piétons ? N'était ce pas pour le 11 mai et non le 8 juin ?

La sécurité des cyclistes ne se joue t-elle pas en grande partie sur les giratoires et autres intersections, là où pas grand chose de sérieux n'est prévu ?

Dans l'urgence, quel intérêt d'appeler les citoyens à prendre le bus au mépris des règles de distanciation ou de "commander" une piste cyclable non indispensable ? N'aurait-il pas mieux valu se pencher sur les priorités telles que l'accès à vélo de l'hôpital et des établissements scolaires de Marracq, la traversée de l'agglomération, etc ?

Sans abuser, peut-être que le sujet "pollution de l'air" méritait aussi qu'on s'y intéresse ?

L'éponge magique, c'est mieux ! Plus besoin de se souvenir de la loi LAURE (1996), de la loi pour l'accessibilité (2005), des quelques signatures au pied du plan vélo (2012), puis du plan de déplacements urbains (2015), tous textes sensés contraindre à réaliser ces aménagements qu'on nous présente maintenant comme le fruit d'une action bienveillante !

Faut-il rappeler le sort du recours formé par l'AVAP en 2018 à propos du BAB, précisément à Balichon, l'étroitesse des pistes de l'avenue de Biarritz, celle des bandes cyclables de la RD 810, les trottoirs partagés, les indicateurs oubliés de la qualité de l'air, etc ?

Voilà pourquoi nous ne "collaborons" pas à cette supercherie et ne demandons pas de subvention...

Nous voulons avant tout le respect de la charte du plan vélo et nous continuons à travailler, avec les citoyens du Seignanx et l'AF3V, à la construction de l'observatoire qui manque tant pour favoriser les mobilités actives (marche et vélo).

Demain, quand la transparence sera réelle et qu'une information loyale permettra un véritable savoir citoyen, quand la participation ne sera plus un mythe, nous serons là !

 L'heure du bilan (1)