Tiens, des bandes cyclables !

Profitant de la torpeur estivale, la RD810 vient de faire peau neuve dans sa section comprise entre le giratoire du Seignanx et la rue Vainsot, à Bayonne. 

Les précédentes bandes cyclables ont été refaites avec de belles figurines cyclistes et quelques panneaux C113. L'emprise disponible a été redistribuée grâce à une réduction ± suppression de la troisième voie centrale dans deux secteurs représentant environ un tiers du linéaire de l'avenue, mais...

Le compte n'y est pas !

La figurine cycliste est normalisée et vous permet de calculer facilement la largeur de la bande en question. Sur la photo suivante, elle mesure 6 carreaux soit 60 cm hors marquage, dans une portion où la troisième voie a été conservée.

Ailleurs, où la 3ème voie a été réduite ou supprimée, les bandes ont été élargies sans dépasser 1,10 m de large.

Malheureusement à aucun endroit, ces aménagements ne satisfont aux recommandations publiques ou aux exigences réglementaires.

1) Une bande cyclable, ça mesure 1,50 m de large hors marquage pour l'organisme public CEREMA

2) Dans le plan vélo (2012) du plan de déplacement urbain, ces bandes cyclables étaient déjà considérées comme "dangereuses", alors que l'axe D810 est "stratégique" pour les cyclistes

La critique est sévère :

  • "des aménagements d'affichage"
  • "Ces simples chasse-roues ne peuvent en effet tenir à distance les véhicules motorisés"
  • "Cet aménagement permet aux automobilistes d’accélérer sans se soucier des cyclistes et de les coincer contre le trottoir qu’ils risquent de heurter."

3) Compte tenu du trafic, une piste cyclable s'impose

Le trafic mesuré en 2015 est de 21 000 véhicules/jour dont 800 poids lourds, alors que la vitesse est limitée à 50 km/h. Plusieurs segments présentent en outre une pente modérée susceptible de faire ralentir les cyclistes. 

Les recommandations de l'organisme public CEREMA sont dans ce cas parfaitement explicites, selon le tableau d'aide à la décision ci-après :



4) Les recommandations de la charte cyclable du plan de déplacement urbain actuellement en vigueur dans l'agglomération sont identiques et sont en outre toujours exigibles




5) La "volonté de ne pas faire" des aménageurs est donc constante

  • la première des planifications était exigible en l'an 2000 et à force de retards et autres volontés de ne pas faire, la situation n'a guère évolué depuis ;
  • l'emprise disponible (16 m) est pourtant suffisante pour créer un aménagement cyclable conforme aux exigences sus citées, d'autant qu'il existe de confortables bas-côtés, 
  • mais le choix politique s'est contenté d'une simple et discrète réduction de la voie centrale pour conserver le profit du tourne-à-gauche aux riverains ;
  • l'absence d'accident est souvent avancé comme justification, mais le lecteur comprendra facilement que les accidents sont effectivement très rares en l'absence de cyclistes.  

6) L'avenue dessert le parking P+R du giratoire du Seignanx, haut lieu théorique de l'intermodalité promise par les uns et les autres

Alors, que faut-il faire pour que les cyclistes-co-voitureurs du Seignanx empruntent effectivement un itinéraire qui leur permettrait, par exemple, de se rendre à l'hôpital deux fois plus vite qu'en trambus ?"

Quelques questions complémentaires...

1) Qui est responsable ?

Cette voirie est la propriété du département 64 qui vient de réaliser les travaux. Mais c'est le maire de Bayonne qui détient le pouvoir de police. De fait, ni l'un ni l'autre ne semble décidé à se pencher sur la question de la sécurité des cyclistes.

2) Qui récupère l'arrêté de police obligatoire pour ces bandes cyclables ?

(pour pouvoir s'y attaquer). Notre carnet de bal juridique étant déjà plein et nos poches vides, nous remercions par avance les collègues qui interviendront pour dénoncer la non conformité et la dangerosité de ces aménagements.

3) Peut-on évoquer la mise en danger de la vie d'autrui ?

Essayez, vous verrez !
 

4) Si oui, qui porte plainte et qui s'y associe ?

5) Le responsable interdira t-il alors cette voirie aux cyclistes, comme pour le viaduc de la Négresse ?

5) Vous en avez d'autres ? Nous vous écoutons.













Compte sur tes doigts

Les chiffres du vélo (et pas que) en pleine ascension

La façon dont les autorités, les agences gouvernementales, la Direction Générale de la Santé, les ministres, communiquent sur les vaccins contre la Covid montre combien l'innumérisme est répandu dans les instances décisionnelles. Peut-être même devrait-on parler de malhonnêteté quand les données communiquées sont peu claires et surtout non vérifiables ?

Peut-on transposer ces affirmations à notre petit monde cyclisto-piétonnier ? La question se pose dans cette année post-électorale car d'expérience, les grandes déclarations n'ont pas forcément de suites. On le voit bien avec le plan vélo du dernier plan de déplacements urbains. 

En l'absence du moindre bilan public, si on prend en compte le taux de réalisation des actions planifiées dans ce plan vélo pour le réseau primaire et la conformité des aménagements à sa charte, la cyclabilité est proche de 0.
Ce plan, qui est toujours en application sur le territoire de l'ancienne agglomération bayonnaise, n'est respecté par personne, chaque commune avançant le sien, son schéma cyclable, etc., en évitant bien évidemment de le connecter à celui de ses voisins.

Actualité oblige, nous nous sommes penchés pour la démonstration sur le "PLAN VÉLO" d'Anglet, tel qu'il est présenté dans le Magazine Communal du mois après l'avoir été aux conseils de quartier, début juin. Ce plan revendique un linéaire abondant d'aménagements cyclables déjà réalisés et dans le second document, précise clairement les critères de choix ainsi que les normes de réalisation que la commune prétend suivre en matière d'aménagements cyclables. Nous vous en recommandons très vivement la lecture. Vous pourrez constater la hauteur des engagements, supérieurs à ceux de notre fameux et bientôt ex plan vélo... Génial !

Malheureusement, sur le plan purement quantitatif, nous avons aussi eu la surprise de constater que le résultat du décompte des aménagements par la commune ne correspondait ni aux données fournies par Geovelo, ni à nos propres mesures.

Aujourd'hui, nous nous limiterons au comptage des doubles sens cyclables, en laissant pour plus tard l'étude des non conformités affectant les autres types d'aménagements. 

Ce choix est motivé par la simplicité de leur relevé et surtout de leur décompte, toute notion qualitative (et donc toute contestation) pouvant être laissée de côté. Rappelons en effet que :
  • le double sens cyclable est une rue en sens unique, sauf pour les cyclistes qui peuvent circuler dans les deux sens. Il est de droit dans les zones apaisées (aire piétonne, zone de rencontre et zones 30) et la seule signalisation imposée est l'association au panneau de sens interdit du panonceau M9v2 (sauf cycliste). Le marquage au sol et la signalisation verticale complémentaire sont en option ;
  • il ne peut y avoir qu'un seul de ces aménagements par voirie, à l'inverse des pistes cyclables, uni ou bidirectionnelles, sur un ou deux côtés, etc. 

Innumérisme ?


Selon ce décompte extrait de son plan vélo, la commune déclare donc avoir aménagé 11 482 mètres en double sens cyclable. Surprise, l'AVAP n'en dénombre que 8 000 (voir notre carte en pied de page). 

L'application de routage Geovelo en trouve quant à elle 7000, mais n'a apparemment pas fait de mise à jour récente (par exemple, le DSC de la rue des 4 cantons est absent).

On est donc sur un écart d'au moins 43%, que l'on peut qualifier de favorable à la communication communale.

Nous avons bien sûr demandé par mail à la commune communication de son mode de calcul, mais elle ne nous a pas répondu.

Alors, votre opinion ?








Une sonnette à la main...

T2 et sa bande (suite)

On peut le dire, au sud c'est pas mieux qu'au nord. De l'intérêt de la sonnette.

90 cm de large le long d'un trottoir, avec quelques plaques d'égout pas forcément à niveau ou un piéton qui fait un écart, c'est peu, sur un axe qui dessert l'hôpital, des lycées et des collèges. Surtout si le mastodonte qui vous dépasse croise un véhicule, comme nous l'avions expliqué avenue de Biarritz à Anglet
Qu'importe, la conductrice, elle, est persuadée de s'être écartée, du genre "Quand la tête passe, tout passe." (en fin de vidéo)

Revenons à nos moutons : nous voulions vous faire remarquer que le gros bidule arrive sans bruit et que le souffle peut être particulièrement déstabilisant. La surprise peut alors être totale... et donc fatale. Pour y remédier, le constructeur a muni ces machines d'une clochette fort avenante. Malheureusement, comme nous l'explique aussi la dame, le temps manque.

Alors, cyclistes, surveillez votre rétroviseur !




Tram'bus et vélo. Ça s'arrange pas !




Suivant une pratique maintenant bien rodée, les aménagements cyclables annoncés ont disparu en cours de route. 

Ce petit extrait du plan d'exécution de janvier 2020 nous promettait des bandes cyclables de 1,50 m de large pour la côte du Moulin à l'entrée Nord de Bayonne. Et, pour l'ouverture de la ligne T2, ce jeudi 26 avril 2021, il ne reste plus qu'une petite rive parfois réduite à ... rien, particulièrement dans le sens nord-sud. 

Ceci mérite toute votre 

ATTENTION

Dans ce sens, comme on peut le voir sur la photo, la tranchée réalisée pour recevoir le matériel de signalisation est mal rebouchée et l'enrobé est entièrement dégradé en bas de rampe, obligeant les usagers, particulièrement les cyclistes, à revenir sur la chaussée principale. 

S'il y a du trafic, c'est gagné !!!

Côté sud (St Léon-Maignon), c'est pas mieux.

Conclusion sans équivoque : les promesses ne sont pas tenues et c'est excessivement dangereux, comme pour la ligne T1, comme d'habitude.