Le pont... et la discorde (suite)

Enfin ça y est, le monde bouge...  La municipalité sort du bois

... et apaise le centre ville, Y COMPRIS notre fameux pont Saint Esprit, suivant ainsi les recommandations du plan vélo, du CEREMA (et de l'AVAP) avec effet en décembre.


SudOuest du 29/11/2019

Rappelons ce qui était prévu dans la DUP (déclaration d'utilité publique)




À l'évidence, le piéton de Sud Ouest n'a pas exactement compris la mesure (il faut avouer que la com est pour le moins limitée...)

Édition du 30/11/2019

Rappelons l'article R110-2 du Code de la Route

" Zone 30 : section ou ensemble de sections de voies constituant une zone affectée à la circulation de tous les usagers. Dans cette zone, la vitesse des véhicules est limitée à 30 km/ h. Toutes les chaussées sont à double sens pour les cyclistes, sauf dispositions différentes prises par l'autorité investie du pouvoir de police. Les entrées et sorties de cette zone sont annoncées par une signalisation et l'ensemble de la zone est aménagé de façon cohérente avec la limitation de vitesse applicable."

Ce qui signifie que : 

  • les trottoirs sont pour les piétons (et les cyclistes avant l'âge du 8 ans à condition qu'ils circulent au pas) ;
  • l'aménagement doit inciter à réduire la vitesse pour permettre aux "véhicules" vélos de circuler sur la chaussée en sécurité ;
  • cette sécurité doit être assurée au besoin par des mesures complémentaires.


La charte du plan vélo de l'agglomération nous explique comment faire : 

"Le relief est à prendre en considération : dans le sens montant, un aménagement peut se révéler nécessaire. Les cyclistes perdent rapidement en vitesse et le différentiel avec les automobiles augmente. Il est nécessaire de prévoir une bonne largeur pour prendre en compte une attitude du cycliste moins régulière.
A l’inverse, en descente, le cycliste circule à une vitesse plus comparable à celle des voitures. Il peut s’insérer dans la circulation. En roulant au milieu de la chaussée, il risquera moins de heurter un obstacle ou la bordure de trottoir.
Si la largeur de la voie est trop faible pour un aménagement bilatéral, le sens montant est à privilégier."
Nous conseillons à nouveau au lecteur de télécharger cette charte et de la lire en totalité avant de se forger un avis.

L'emprise disponible obligeait effectivement à un choix politique 

Le pont fait 15 m de largeur utile et la largeur minimale des voies est la suivante : 150 cm (hors marquage) pour une bande cyclable, 200 cm pour une piste cyclable unilatérale, 300 pour la bilatérale, 3 m pour les voitures et 3,25 m pour le transport lourd. Chaque trottoir ne peut faire moins d'1,40 m de large et compte tenu de la fréquentation piétonne, cette largeur doit être portée à 1,80 m (Plan vélo + CEREMA).

Les contraintes techniques sont les suivantes (d'après le collectif Citoyens du Seignanx - AVAP de juin 2019)

Le choix politique a été : bus en site propre en sortie + circulation automobile deux sens 

La réouverture à la circulation du pont Saint Esprit après les travaux du tram'bus a révélé des trottoirs élargis destinés à recevoir les cyclistes conformément à la politique habituelle de la cité et à la proposition de la société civile :



Le plan vélo de l'agglomération et le rapport du CEREMA sur les trottoirs partagés permettaient d'anticiper l'échec de ce type d'aménagement qui n'est pas réglementaire et est surtout dangereux.

Nous rappelons à cette occasion à nos chers lecteurs que 25% des citoyens de plus de 65 ans ne sortent plus de chez eux parce qu'ils ont "peur", par exemple après avoir été frôlés par un vélo sur un trottoir, rentrent ainsi en dépendance et en meurent.
La solution alternative qui a suivi attribuait un trottoir aux cyclistes et l'autre aux piétons. Pas mieux ! Compte tenu du trafic piéton en hausse, des traversées obligatoires de la chaussée nécessitées par cette disposition et des risques en découlant, l'échec était prévisible !


Abondance de bien... (= ce n'est pas fini !)

" Cet axe prioritaire permettra une circulation apaisée de tous les usagers : cyclistes, piétons, voyageurs du Tram’bus et automobilistes.... 
Nous allons tracer la piste cyclable sur la chaussée. Une piste bidirectionnelle sur une voie de circulation "

Vers le site de l'atelier vélo


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On en saura donc plus samedi prochain, 7 décembre !

4 commentaires:

  1. Bonjour,
    Serait ce possible de fournir la source précise (lien vers étude) des 25% de plus de 65 ans ne sortant plus de chez eux par peur des cyclistes ?

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    1. Nous vous remercions pour votre intérêt.
      La page http://www.jesuisautonome.fr/fiches/la-peur-de-tomber peut servir à vous présenter le sujet.

      Les deux textes suivants traitent directement du syndrome de peur de tomber (ou de chuter) :
      - HAS (2005). Recommandations pour la pratique clinique. Prévention des chutes accidentelles chez la personne âgée. Argumentaire (https://www.has-sante.fr/upload/docs/application/pdf/prevention_des_chutes_-_argumentaire.pdf.pdf)
      - Dayez, J.-B. (2013). La peur de tomber et ses effets : des entraves au bien-être des aînés. Analyses Énéo, 2013/01 (https://www.researchgate.net/publication/305391696_La_peur_de_tomber_et_ses_effets_des_entraves_au_bien-etre_des_aines)

      Ils vous fourniront une abondante bibliographie complémentaire en cas de besoin.

      Enfin, les fiches du CEREMA publiées depuis 2016 référencent cette problématique :
      - Mieux accueillir les piétons âgés dans l’espace public
      - La mise en accessibilité : un levier en faveur des personnes âgées
      Téléchargeables sur le site du CEREMA sur inscription

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    2. Bonjour,
      Je connais bien ces documents et la peur des chutes chez les personnes âgées. Par contre, ils ne font pas mention des cyclistes. Donc c'est un raccourci d'écrire que 25% des plus de 65 ans ne sortent plus de chez eux "parce qu'ils ont "peur", par exemple après avoir été frôlés par un vélo sur un trottoir, rentrent ainsi en dépendance et en meurent." Pour bien connaître ce public, la peur se manifeste la plupart du temps après la première chute (et pas nécessairement à cause des cyclistes), ce qui les amène petit à petit à réduire leur périmètre de déplacement.
      Par contre, dans les faits vous pouvez consulter ce document de l'ONISR (page 41) qui montre qu'un piéton blessé ou tué dans un accident impliquant un cycliste ne représente respectivement que 2% et 0,4% des cas : https://www.onisr.securite-routiere.gouv.fr/sites/default/files/2019-03/Bilan%2Bde%2Bla%2Bs%C3%A9curit%C3%A9%2Brouti%C3%A8re%2B2016.pdf

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  2. J'ai feuilleté les sources données mais je n'ai pas retrouvé ce chiffre de "25 % de plus de 65 ans ne sortant plus de chez eux par peur des cyclistes, et rentrent ainsi en dépendance et en meurent". Ça décrédibilise le reste...

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