BAAC Vélo

Ne vous excitez pas, ce n'est pas BAC, mais bien BAAC pour Bulletin d'Analyse des Accidents de la Circulation, fiche statistique que remplissent les Forces de l'Ordre à la suite d'un accident corporel où ils ont eu à se déplacer.

Frustrés de ne pas disposer de l'observatoire des accidents piétons et/ou cyclistes prévu par le code des Transports, nous avons profité de cette période pluvieuse pour nous attaquer à ces fameux BAAC, aujourd'hui à propos des cyclistes.

Les accidents cyclistes de l'EPCI Pays Basque

Nous avons donc exploité les données de l'observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR), mais avant de vous fournir les résultats, nous tenons à vous avertir des limites (importantes) de l'exercice.

Avertissement

Depuis l'étude AVER, on sait que les données policières sont fortement biaisées, car elles prennent en compte en majorité des collisions alors que les accidents cyclistes "seuls", sans antagoniste déclaré, représentent 70% des accidents à vélo comptabilisés par le registre du Rhône

D'après ces travaux, plus de 90% des accidents survenus réellement dans notre zone d'étude échapperaient à notre analyse. Impossible donc de repérer les zones de clusters caractérisant les aménagements mal foutus. Et malheureusement, ceci semble faire le bonheur de certains en quête d'autosatisfaction ou d'économie : "ce carrefour n'est pas accidentogène" (donc on ne s'en occupe pas...).




Deux biais techniques sont également à souligner : 
  • dans les extractions de données, on s'aperçoit que les données de longitude apparaissent dans la rubrique latitude et inversement. Si le reste est pareil... ;
  • alors que les GPS sont partout et de plus en plus précis, les données de géolocalisation des BAAC n'en profitent manifestement pas, ce dont témoigne la localisation fantaisiste de l'accident sus cité par SudOuest (Point noir dans le bois du Refuge, bien loin du giratoire).



Compte tenu de tous ces éléments, nous avons choisi d'utiliser "en bloc" les données couvrant la période 2017-2022 et de nous en servir pour essayer de déterminer qui étaient les "communes dangereuses".

Les communes dangereuses de la communauté Pays Basque (d'après l'ONISR)

La représentation graphique partielle ci-après a été obtenue après extraction des données BAAC d'accident "vélo" donne une idée de la répartition des accidents. La typologie graphique sépare 3 types d'accidentés : un rond noir pour ceux qui sont décédés (10), une croix pour les blessés hospitalisés (66) et en orange les blessés simples (166).



Nous demandons au lecteur de faire l'effort d'imagination nécessaire pour corriger le nombre d'accidents en le multipliant (a minima) par 10 pour tenir compte de ce qui précède....

Qu'importe, voici le résultat de la répartition des 242 accidentés entre les différentes communes, rapporté à leur nombre d'habitants (sauf erreur de notre part) : 


Biarritz et Anglet mènent la danse et seraient donc deux fois plus dangereuses que Bayonne pour leurs cyclistes. Bidart et St Jean de Luz suivent de près.

Faute de données, notamment de comptage, nous n'irons pas plus loin dans l'analyse
Vous en pensez quoi ? Il faut un observatoire ou pas ?

3 commentaires:

  1. Comment l'observatoire ferait mieux ?

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    1. Tout simplement ce sera au moins la preuve que les élus prennent conscience que pour faire des aménagements, on a besoin de partir des données objectives autour de l'accidentologie réelle (et non pas juste "faire pour faire" ou vis à vis d'une demande particulière) ! Cela pourrait aussi permettre de collecter des données précises (notamment via les services des urgences de l'hôpital si nécessaire étant donné qu'ils sont d'accord!) et battre en brèche certaines idées reçues bien ancrées encore dans la tête de beaucoup que des types d'aménagements piétons/cyclistes sont accidentogènes plutôt que d'autres, que la mixité des usagers de la route est systématiquement dangereuse, etc, etc. En ce moment chacun raconte un peu ce qu'il veut en termes d'accidentologie et fait un peu ce qu'il veut en termes d'aménagements sur notre agglo, ce qui engendre des situations de plus en plus conflictuelles derrière (voir pires parfois!).

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    2. L'observatoire a aussi un autre rôle, plus important : recueillir, vérifier puis diffuser auprès des usagers la connaissance en accidentologie (Étude scientifique des accidents et de leurs conséquences corporelles) et les règles de l'art qui en découlent, pour l'aménagement de la voirie comme pour son usage, telles que formalisées par le CEREMA (entre autres).
      Il faut bien évidemment accepter au préalable l'idée que la valeur statistique des accidents recensés dans l'agglomération serait très faible par rapport au suivi méthodologiquement correct d'un territoire plus étendu, par exemple à l'échelle d'un département (https://urlz.fr/pLSk).
      Ce type de ressource est rare car fort coûteuse à maintenir et il est peu vraisemblable que notre agglomération soit disposée à en payer le prix. Commençons donc par regarder ce que nous dit la "science"... de bonne qualité. Lisez par exemple ce petit abstract du projet TEVU (Tête vulnérable) et vous verrez sûrement le casque à vélo de façon différente : https://urlz.fr/pLSd

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