ATTENTION DANGER

Des double-sens cyclables qui n'existent pas à Anglet

Des modifications intempestives de la base de données OpenStreetMap (OSM) en sont à l'origine. Ils apparaissent sur différentes cartes à fond OSM, cyclosm...

Conséquence immédiate et néfaste, les navigateurs GPS qui utilisent les données OSM, dont l'application Geovelo, vous recommandent de les emprunter malgré l'interdiction affichée, comme dans l'exemple ci-dessous : l'usager souhaitant rejoindre le tennis d'Aguiléra depuis l'école Edouard Herriot se voit guider en toute confiance vers un sens interdit illégal, face à des automobilistes tout aussi confiants dans leur bon droit.


En cas de collision et malgré la loi Badinter, les assurances iront forcément rechercher la responsabiltié du cycliste qui n'aurait pas respecté le panneau de sens interdit. Rappelons surtout qu'en cas d’accident entre un cycliste et un piéton, la loi Badinter ne s'applique pas, en l’absence de véhicule terrestre à moteur.

Quand le cycliste peut-il emprunter un sens interdit ?



Le vélo étant un véhicule

seule l'association de l'un des deux pannonceaux M9v1 ou M9v2 au panneau B1 autorise le cycliste à emprunter le sens interdit !

Cette association peut être complétée par un C24a à l'autre extrémité de la voie, ce dernier panneau isolé n'ayant aucune signification réglementaire contraignante : c'est un avertissement.




Les voies concernées sont étaient :

(mise à jour du 10 octobre 2023 : la signalisation a été corrigée et autorise enfin certains DSC. Restez prudents car les automobilistes ne sont pas forcément au courant en l'absence de signalisation d'information, notamment rue de Chassin qui est partiellement autorisée).

Peut-on identifier les causes de cette situation dangereuse ?



C'est donc à l'évidence un membre de Geovelo qui a tagué ce double sens cyclable n'existant pas sur le terrain. Vérification faite, anne_geovelo est également responsable de la "création" des 25 autres "DSC imaginaires" cités plus haut. 

Nous l'avons donc questionné pour savoir la raison de ces tags déconnectés de la réalité : Geovelo a contracté avec la commune d'Anglet pour alimenter OSM avec les données qu'elle lui a fournies, Anne n'ayant donc pas été en mesure de détecter ces erreurs malgré un croisement avec d'autres données. 

Sachant qu'était disponible à la date de ces saisies une imagerie Mapillary datant de moins de 6 mois et couvrant la majorité des cas en cause, cette explication nous a laissé sur notre faim.

Et ce d'autant plus que depuis un an, Anglet a ouvert ses données concernant les aménagements cyclables et les panneaux associés sur son territoire. Nous avions donc pu nous livrer à des comparaisons avec les données OSM et avec les autres données ouvertes disponibles, CD64, point d'accès national... et constater d'importantes différences dans la description de plusieurs aménagements cyclables, particulièrement des double-sens cyclables, alors que les données "panneaux" correspondaient à la réalité de terrain.

Nous avions alerté les services de la commune sur ces erreurs, sans aucune suite et force est donc de constater que l'autorité communale, qui est en charge de la police de la circulation et donc de la signalisation, ne respecte pas les obligations réglementaires en décrivant comme double-sens cyclable l'association zone apaisée (zone 30/zone de rencontre) - sens unique dans son opendata. 

Cet erreur est à l'évidence commise par beaucoup de contributeurs OSM (dont Geovelo) qui confondent leurs rêves avec la réalité. Ce n'est pas nouveau comme en témoignent cet extrait de l'une des listes de diffusion d'OSM, ainsi que les commentaires que vous pourrez lire plus bas.

Conclusion : contributeurs OSM, ne taguez que la réalité du terrain !

et vous les utilisateurs, ATTENTION !!!

Si votre GPS vous envoie dans un sens interdit sans le pannonceau "sauf cyclistes", n'y allez pas !!!!

Pour les utilisateurs de Géovélo, suivez ce lien en choisissant ensuite "itinéraire sécurisé". Tant que le GPS vous propose de remonter la rue de Chassin jusqu'à Aguiléra comme sur l'image ci-après, NE LE SUIVEZ PAS !

(Cela signifie que les corrections n'ont pas encore été prises en compte)



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Vous aussi, vous souhaitez contribuer à OSM ?

Rejoignez le groupe Pays Basque - Sud Landes qui vient de se constituer, les goûters sont fameux.


(mise à jour du 10/07/2023)



5 commentaires:

  1. Bonjour,

    Grand merci à l'association pour sa vigilance et réactivité!

    Effectivement c’est une erreur de notre part, nous considérions que la combinaison zone 30 + info de la collectivité, voire panneau c24a faisaient foi pour un double-sens cyclable, or quand on va dans le détail du texte de loi il est bien stipulé qu’il faut marquer les entrées et les sorties de rue avec l’ajout d’un panneau « sauf vélo » obligatoire (panneau m9v2).

    Les erreurs ont été corrigées et nous avons informé la commune.

    Cette confusion ou approximation de la loi est aussi fréquente dans les collectivités et même certains cyclistes dans les assos.
    Côté collectivités c’est parfois délicat car pour certains un double sens cyclable c’est :
    - juste le fait que la rue soit en zone 30 (et absence d’arrêté indiquant le contraire)
    - zone 30 + panneau c24a
    - zone 30 + picto vélo à contre sens
    - zone 30 + panneau c24a + pictos vélos
    - zone 30 + panneau c24a + bande cyclable

    En revanche, je tiens à rappeler la méthodologie d'intégration des données des collectivités de GEOVELO :
    - toujours cartographier le terrain
    - croisement des sources : les données des collectivités ne sont toujours croisées avec d'autres sources : présence ou non sur OSM, Mapillary, vue satellite
    - en cas de doute, nous n'intégrons pas et faisons remontée l'information à la collectivité

    Anne, cartographe Geovelo

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  2. Bonjour,

    Je ne vois pas comment, en partant de l'arrêté interministériel listé ci-dessus, on en arrive à la conclusion qu'un panneau sens interdit, sur une voie limitée à 30 km/h, implique forcément l'absence de double sens cyclable, alors que c'est en parfaite contradiction avec le code de la route, qui dispose :

    « Lorsque la vitesse maximale autorisée est inférieure ou égale à 30 km/ h, les chaussées sont à double sens pour les conducteurs d'engins de déplacement personnel motorisés, de cyclomobiles légers et les cyclistes sauf décision contraire de l'autorité investie du pouvoir de police. » (Article R412-28-1)

    Aucune disposition du code de la route obligeant le cycliste à se référer à un panneau M9v1 ou M9v2 n'existe, à ma connaissance, ce qui fait de la limitation de vitesse le seul élément nécessaire à l'établissement du DSC.

    Quand au danger, il est dans les faits absent du DSC (sauf intersections), puisque la visilbilité des usagers y est parfaite, ceux-ci étant les uns face aux autres. Voir ici une étude sur le vélo à Lille, qui indique qu'aucun choc frontal n'a lieu entre automobilistes et cyclistes : https://www.au5v.fr/IMG/pdf/dsc_lille.pdf

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    1. @Anonyme
      Je vous renvoie à l'Article R412-28-1 du code de la route :
      "Lorsque la vitesse maximale autorisée est inférieure ou égale à 30 km/ h, les chaussées sont à double sens pour les conducteurs d'engins de déplacement personnel motorisés, de cyclomobiles légers et les cyclistes sauf décision contraire de l'autorité investie du pouvoir de police."
      Deux cas sont possibles :
      Cas N°1 - a priori - M9v- "sauf cyclistes" associé au panneau B1, le double sens cyclable est autorisé.
      Cas N°2 - l'autorité investie du pouvoir de police décide d'interdire le double sens cyclable pour raison sécuritaire, pas de M9v- associé au panneau B1.
      L'absence du panneau M9v- a donc pour signification l'INTERDICTION DU DOUBLE SENS CYCLABLE POUR RAISONS DE SÉCURITÉ DÉCIDÉE PAR LE MAIRE (en ville).
      Dit autrement, le vélo est un véhicule sensé respecter le code de la route et donc s'arrêter devant un sens interdit.
      Attention : selon l'IISR, le marquage au sol picto veut dire bande ou piste cyclable dans le sens de progression, même sans panneau C113, pas en sens contraire. C'est là que vous vous trompez : le panneau sens interdit seul prime TOUJOURS.

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    2. Le problème, c'est que je ne vois pas d'où vous tirez la conclusion que l'absence de marquage implique l'existence d'un arrêté plutôt que la simple non-mise en conformité de l'opérateur routier. À priori, en l'absence de signalisation, on suit la règle générale, or la règle générale (article R412-28-1 que vous avez cité) nous dit qu'il faut un arrêté pour interdire la circulation aux cycles, et pas du tout qu'il faudrait un pannonceau M9v. On en déduit logiquement que la présence de celui-ci est parfaitement facultative pour qu'un cycle soit en conformité avec le code de la route.

      L'obligation de la présence de ce dernier vient de l'IISR, que vous avez cité, mais l'IISR est un ensemble de normes à destination de « tous ceux qui sont à un titre quelconque habilités à mettre en place la signalisation routière, sur les voies ouvertes à la circulation publique » (cf article 2 « Fondement et intangibilité de la signalisation routière » de l'IISR).

      N'étant pas un document à destination des usagers de la route, je ne vois sincèrement pas comment ses dispositions peuvent être interprétées comme vous l'avez fait, à moins qu'il me manque une pièce du puzzle.

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    3. L'absence de marquage n'implique évidemment pas l'existence d'un arrêté, les politiques publiques en sont bien incapables et il n'y a pas de contrôle de légalité pour ce type de décision.
      Ce que je dis, c'est que jusqu'à preuve du contraire, devant un panneau B1, l'absence du pannonceau M9v- signifie la présence d'un danger, sans que vous ayez le moyen de savoir si cette absence traduit bien un arrêté et que le danger est réel ou pas. Vous pouvez bien sûr passer outre, mais vous êtes en infraction et vous courrez (peut-être) un risque important.
      Vous n'aurez la réponse qu'à la mairie, ou éventuellement dans l'ambulance ;-((

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